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L’intérêt du jeu pour les psychomotriciens
Comment le jeu intervient dans la croissance de l’enfant ?
Le jeu a souvent été considéré comme improductif, visant à combler l’ennui. Pourtant le jeu est une activité indispensable et nécessaire à la croissance de l’enfant, associée à l’évolution de ses compétences psychomotrices, affectives, sociales et intellectuelles. Par le jeu, il gagne en expérience, découvre ce qui l’entoure, explore l’environnement dans lequel il grandit.
Il teste, il communique, il s’exprime, il interagit, il manipule, seul ou accompagné, à la maison comme à l’école. En jouant librement, l’enfant s’individualise et s’autonomise. Il expérimente sa relation à l’espace et aux objets environnants, et prend alors conscience de son fonctionnement corporel, de sa gestuelle et de ses limites : l’enfant découvre toute la palette des possibilités de se mouvoir et d’explorer le monde, à son rythme, en fonction de l’évolution de ses capacités sensori-motrices. C’est pourquoi le jeu est depuis longtemps un outil majeur dans la pratique de la psychomotricité. En effet, le décret n°88-659 du 6 mai 1988 rapporte que le jeu peut être un moyen d’intervention pour les psychomotriciens.
Les jeux permettent de réaliser des expérimentations positives et structurantes sur lesquelles le psychomotricien et l’enfant s’appuient pour atteindre les objectifs définis. Ainsi, le praticien est à même de noter les points forts du patient, mais aussi de cibler ses points faibles.
Par le jeu, le psychomotricien donne la possibilité à l’enfant d’être acteur de la séance. Un cadre favorable et souple établi par le psychomotricien favorise d’autant plus l’audace et la prise d’initiative de l’enfant, et le met en confiance pour s’exprimer sur ses états et ses émotions.
Le jeu dit « libre » se révèle particulièrement utile pour le praticien. Le jeu libre n’a pas de règle prédéfinie, ni de restriction. L’enfant utilise les jouets de façon autonome. C’est à lui d’en imposer l’espace, les objectifs et les limites, il est libre du choix de l’utilisation ou du déroulement du jeu, libre de jouer selon ses goûts, ses aptitudes et ses envies. Jouer sans règle c’est en effet provoquer une multitude de questionnements chez l’enfant : il rêve, il imagine, il invente puis crée et agit. Dans ce cadre, le psychomotricien propose une activité non codifiée dans laquelle l’enfant développe sa pensée, sa vision du monde et ses capacités, et en prend conscience.
Le psychomotricien joue ici le rôle d’accompagnateur et d’observateur bienveillant pour guider pas à pas l’enfant, mais surtout de partenaire de jeu pour encourager l’imagination de l’enfant et la rendre exprimable et même parfois réalisable. Sa « non-directivité » ne veut pas dire qu’il est sans engagement. Au contraire, il s’investit pleinement et joue avec l’enfant pour comprendre son comportement et ses motivations et y donner un sens. On peut retrouver ce type d’accompagnement sur des jeux tels que : Game Plak ou l’enfant définira les règles des billes et du parcours, mais aussi des jeux Didacto comme Clipso, ou Pyramides à construire.
« Jeu à règles ». Si le jeu libre, comme nous venons de le voir, laisse libre cours à la créativité de l’enfant, le jeu à règles est davantage ordonné et structuré. Il permet au praticien d’observer comment l’enfant se comporte et évolue, souvent en groupe, face à des restrictions apportées à sa créativité et à sa liberté : Comment élabore-t-il sa stratégie ? Comment réagit-il aux contraintes ? Comment accepte-t-il la défaite ou apprécie-t-il la victoire ? Comment s’exprime-t-il et interagit-il avec les autres ? Etc.
Par un cadre et des consignes fixées, les jeux à règles deviennent des régulateurs externes qui permettent de canaliser l’enfant et de structurer sa pensée. Ils sont une préfiguration de ce que l’enfant va vivre plus tard en société avec ses lois, principes, contraintes et satisfactions. Ainsi, les enfants apprennent à accepter, coopérer ou s’opposer individuellement ou collectivement à ces contraintes. Ils réfléchissent, négocient, adoptent une stratégie, et contrôlent leurs émotions. Pour des jeux de ce type vous pouvez retrouver chez Didacto à titre d’exemple : Piks Médium kit, le rallye du hérisson, Wippels ou encore le Labyrinthe, des jeux d’adresse et de motricité fine permettant d’observer les réactions de l’enfant face à la difficulté et aux mécanismes qu’ils ne contrôlent pas.
Quels types de jeux pour un développement psychomoteur ?
Il existe différents types de jeux sur lesquels les psychomotriciens peuvent s’appuyer, selon les compétences qu’ils souhaitent mettre en œuvre :
les jeux corporels ou sensoriels
les jeux d’assemblage et d’expérimentation, pour éveiller les compétences motrices de l’enfant, son corps
les jeux de communication pour développer le langage, l’expression et l’aisance orale
les jeux de coopération où l’enfant gagne en socialisation...
Un large choix est donc proposé aux psychomotriciens comme support dans leurs séances avec les enfants.
Le jeu est donc une activité majeure d'expression et de déploiement des compétences psychomotrices, affectives, intellectuelles, sociales et créatrices de l’enfant. Pendant les temps de jeu s’installe le plus souvent un climat de confiance et de complicité entre l’enfant et le psychomotricien. Il est alors plus facile pour le psychomotricien de s’attarder sur la spontanéité de l’enfant, ses postures, son équilibre, la manière dont il investit son corps dans l’espace. Avec le jeu, le psychomotricien accompagne l’enfant dans le « chemin » de sa thérapie psychomotrice. Il est un partenaire de jeu mais pas seulement, il en est aussi le garant. Parce que l’enfant fera confiance au soignant qui aura su l’écouter, l’accepter tel qu’il est, avec ses craintes, ses interrogations, un véritable travail thérapeutique pourra se mettre en place, riche de potentialités et propice au développement.