Longueur et masse aux cycles 1 et 2. Comment les aborder de manière ludique ?

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Mon sac, il est lourd à porter mais pas le sien !

J’ai lancé ma balle super loin, et toi, t’as lancé tout près !

Elle a des cheveux longs, comme moi !

Ces petites phrases, prononcées spontanément par les enfants, montrent à quel point les notions de longueur et masse sont naturellement présentes dans leur quotidien. Elles émergent dans les jeux, les discussions, les premières expériences en classe, dans la cours de récréation … Elles témoignent d’une compréhension intuitive et spontanée des grandeurs avant même d’être formellement enseignées.

Mais comment passer de ces intuitions à de véritables savoirs structurés et utiles ?

Chez Didacto, nous sommes convaincus que l’exploration à la fois ludique et pratique est le meilleur moyen d’ancrer durablement les savoirs. C’est en manipulant, en expérimentant, en comparant concrètement tout en s'amusant que les élèves construisent une véritable compréhension des grandeurs et bien plus encore. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des attendus des programmes des cycles 1 et 2, ainsi que nos sélections de solutions pratiques pour aborder ces notions en classe. Vous verrez également en quoi ce parcours d’apprentissage dépasse le cadre des mathématiques en contribuant au développement de nombreuses autres compétences essentielles pour la scolarité des enfants et pour leur vie de tous les jours.

Cycle 1 : Entre exploration, manipulation, et comparaison

À la maternelle, l’objectif est de compléter les intuitions des enfants par les premières bases d’une compréhension structurée. Il s’agit d’éveiller leur curiosité, de les amener à visualiser les grandeurs – comme la longueur et la masse – puis à les comparer, les classer, les ordonner. Le programme encourage à proposer des situations concrètes, sensorielles et variées, dans lesquelles l’enfant touche, soulève, aligne, observe, expérimente… Il explore des cas de figure issus de son environnement, met des mots sur ses actions, et commence ainsi à structurer progressivement son raisonnement.

Les enjeux pédagogiques durant le cycle 1 sont les suivants :

L’apprentissage passe tout d'abord par l'usage des bons mots. On va amener progressivement les élèves à utiliser des mots simples mais plus précis pour décrire les grandeurs (long/court, lourd/léger, grand/petit…). Le langage soutient la structuration de la pensée et permet aux enfants de mieux exprimer et comprendre ce qu’ils observent ou manipulent. Ces mots appris deviennent des clés pour aider les enfants à mieux comprendre le monde qu'ils observent autour d’eux.

Avant toute formalisation, les grandeurs s’explorent avec les mains, les yeux, le corps et les objets qui nous entourent. On encourage les élèves à observer, aligner, soupeser, juxtaposer : poser deux ficelles côte à côte, empiler des blocs, porter deux objets pour sentir lequel est plus lourd… Ces gestes simples et concrets sont précieux car ils donnent du sens aux notions de poids et de longueur, en s’appuyant sur le réel et en plaçant des repères palpables dans leur esprit.

Quand les enfants sont prêts, on peut leur présenter des petites objets de repère tels qu'une ficelle ou des cubes pour comparer des longueurs, une balance pour sentir la différence de poids. Ces outils les aident à affiner leurs sensations et à organiser leurs idées de manière plus précise, mais aussi à comparer plusieurs objets qui ne sont pas superposables, ou juxtaposables. On passe alors de l’exploration sensorielle à une démarche plus structurée, tout en gardant le plaisir de manipuler. 

Une fois les comparaisons acquises, on encourage les élèves à organiser des objets selon leur taille ou leur poids, du plus petit au plus grand, ou du plus léger au plus lourd. Cette activité de classement et de rangement développe le raisonnement logique, l’observation fine, et le suivi de consignes.

En parallèle des manipulations, il est fondamental que les enfants puissent expliquer par eux-mêmes ce qu’ils font et ce qu’ils observent. Apprendre à dire : « J’ai mis celui-là en premier car il est plus long » ou « Celui-ci est plus lourd, donc il fait pencher la balance » les aide à ancrer leurs apprentissages et à organiser leur pensée

Une fois toutes les bases solidement acquises, on peut amener les élèves à raisonner avec des relations simples du type “si le tronc est plus grand que la branche, et la branche plus grande que la feuille, alors le tronc est plus grand que la feuille”. Ces premiers enchaînements logiques, souvent verbalisés et accompagnés par l’adulte, préparent le terrain aux raisonnements plus abstraits du cycle 2.

CE QUE DIDACTO VOUS PROPOSE POUR ACCOMPAGNER LES APPRENTISSAGES DU CYCLE 1

Jeux de comparaison directe

Voici quelques premiers jeux à proposer aux enfants pour les initier à la comparaison directe d’éléments selon leur taille, poids, ou d'autres grandeurs. À travers l’observation, le tri et la manipulation, ils apprennent à repérer des différences, affinent leurs perceptions et développent leur vocabulaire, sans entrer dans la mesure formelle — le tout dans un cadre ludique et stimulant.

Un petit puzzle sous la forme d'une frise illustrée où les enfants doivent comparer et classer les animaux de la savane en fonction de leur taille.

Dès 3 ans

Un petit puzzle illustré en deux étapes où il s'agit d'abord de reconstituer les 8 animaux de la ferme, puis de les ranger du plus grand au plus petit. 

Dès 3 ans

Un jeu d'observation ludique pour comparer tailles, poids mais aussi quantités et contenances à l’aide de petits dinos rigolos et de fiches illustrées. L’enfant choisit une carte, observe, puis utilise les signes >, < ou = pour structurer sa pensée et exprimer ses comparaisons.

Dès 3 ans

Un jeu de bataille simple et visuel pour comparer la taille de 45 animaux. Chaque joueur retourne une carte : l’animal le plus grand l’emporte. Idéal pour travailler la comparaison directe et affiner le sens de l'observation mais aussi apprendre à reconnaître et nommer les animaux.

Dès 3 ans

Jeux de comparaison indirecte

Voici une sélection de jeux de comparaison indirecte qui font appel à des outils repères comme les réglettes ou les balances. Ils permettent d’affiner la perception des grandeurs, d’aborder la mesure et les équivalences, et d’amorcer les liens logiques entre nombres et quantités. En parallèle, ces jeux renforcent la concentration, l’écoute des consignes et structurent progressivement le raisonnement mathématique.

Un jeu progressif de manipulation pour découvrir les longueurs en recouvrant des dessins avec des réglettes. L’enfant observe, choisit les bonnes tailles et ajuste sans dépasser. Idéal pour aborder la mesure en autonomie, avec cartes solutions pour s’auto-corriger.

Dès 4 ans

Un petit jeu stratégique de mesure où chaque joueur dispose de petites réglettes (de 1 à 10) pour avancer sur un parcours. Le but but est d'attendre le centre en posant toutes ses réglettes ou en essayant d'en garder la plus petite possible parmi les joueurs. Un jeu aux règles faciles et modulables.

Dès 3 ans - 2 à 4 joueurs

Une balance ludique en forme de monstre pour comparer quantités et chiffres de manière visuelle et intuitive. L’enfant place des petits blocs et observe la bouche du monstre indiquer le rapport entre les deux côtés : plus grand que, plus petit que ou égal. Un support original pour explorer les notions de grandeurs et les premières notions mathématiques au cycle 1.

Dès 3 ans

Une balance colorée pour peser des petits monstres numérotés selon leur poids. Les enfants expérimentent librement, comparent, découvrent les équivalences et s’initient aux premières additions. Un support ludique pour explorer les  notions de poids, de quantités et les prémices de la logique mathématique.

Dès 3 ans

Jeux à grande échelle

Des jeux grandeur nature, à hauteur d'enfant sont parfois utile pour explorer les notions de poids, de volume et d'équilibre. En manipulant des objets et des outils de mesure de grande taille, les enfants visualisent parfois plus explicitement les différences de grandeurs en faisant appel à leur sens et à leur corps.

Un lot de 5 balles lestées aux masses différents pour explorer le poids par le toucher et le mouvement. En les manipulant, les enfants comparent, soupèsent et découvrent les notions de lourd et léger tout en développant coordination, équilibre et motricité fine.

Dès 3 ans

Une grande balance en bois conçue pour l’extérieur, idéale pour expérimenter les notions de poids, d'équilibre et de volume avec des éléments naturels. Les enfants y manipulent sable, eau ou cailloux et développent leurs compétences d’observation, de raisonnement, affinent leurs perceptions sensorielles  en jouant les mains dans la nature.

Dès 3 ans

Un set de grands blocs numérotés de 1 à 10, dont la hauteur est proportionnelle à la valeur indiquée. En manipulant et en comparant ces blocs, l’enfant visualise concrètement les différences de taille, compare et classe, et explore les relations entre les nombres et les grandeurs.

Dès 10 mois

Cycle 2 : Place à la mesure, aux unités précises et au raisonnement

Avec l’entrée en élémentaire, les notions de longueur et de masse deviennent des objets d’enseignement à part entière. Le programme du cycle 2 met l’accent sur une progression du concret vers l’abstrait, en passant toujours par la manipulation, mais aussi la représentation imagée, puis la formalisation et la conceptualisation. Les enfants apprennent à utiliser des outils spécifiques (règle, mètre, balance), à choisir l’unité adaptée, à mesurer et exprimer des résultats, à résoudre des problèmes impliquant les grandeurs. On commence aussi à verbaliser plus précisément et à faire des liens entre les unités.

Les enjeux pédagogiques durant le cycle 2 sont les suivants :

Au cycle 2, les élèves découvrent les unités qui permettent de mesurer avec précision : centimètre, mètre, kilomètre pour les longueurs, gramme et kilogramme pour les masses. Ces unités deviennent des repères essentiels dans leur rapport au monde. Les enfants apprennent à les utiliser dans des situations concrètes et à comprendre leur utilité au quotidien.

Règle, mètre ruban, balance précise … Les élèves apprennent à manipuler les outils de mesure de manière autonome. Ils passent d’une approche intuitive à une démarche plus rigoureuse, où l’outil devient le prolongement de leur observation. Ces gestes structurent leur raisonnement et leur permettent de produire des mesures fiables.

Les enfants apprennent à choisir l’unité la plus adaptée selon l’objet ou la situation (par exemple, utiliser le centimètre pour mesurer une trousse et le mètre pour mesurer une porte). Ils développent aussi la capacité d’estimer des longueurs ou des masses, ce qui leur permet d’affiner leur sensibilité aux grandeurs du quotidien.

Le cycle 2 met l’accent sur la capacité des élèves à comparer, ordonner et classer des objets selon leurs mesures précises. Cette démarche s’appuie sur l’utilisation d’outils et sur la connaissance des unités, et prépare les élèves à résoudre des problèmes concrets dans des contextes variés.

Enfin, le programme encourage les élèves à appliquer leurs connaissances dans des situations pratiques et des problèmes réels. Ils apprennent ainsi à utiliser les grandeurs pour calculer des périmètres, comparer des poids, ou organiser des objets selon leurs dimensions ou masses.

Les élèves découvrent les relations entre les unités de mesure (par exemple 1 mètre = 100 centimètres, 1 kilogramme = 1000 grammes) et s’exercent à effectuer des conversions simples. Ces savoirs fondamentaux facilitent la manipulation des mesures dans différents contextes.

CE QUE DIDACTO VOUS PROPOSE POUR ACCOMPAGNER LES APPRENTISSAGES DU CYCLE 2

Tout d’abord, il est important de rappeler que les jeux présentés précédemment pour accompagner les enseignements du cycle 1 sont bien sûr parfaitement utilisables au cycle 2. Il n’existe pas de frontière rigide entre les deux cycles : on parle plutôt d’une évolution progressive vers de nouvelles notions. Ainsi, dès le début du cycle 2 et même tout au long certaines de ces solutions gardent tout leur sens. Elles permettent de réactiver les bases, de différencier les activités selon les niveaux, et de revenir au concret pour mieux aborder les notions plus abstraites.

Outils de mesure

En entrant dans le cycle 2, les outils de mesure prennent une place centrale. Ils deviennent progressivement plus précis, et parallèlement plus sobres visuellement, afin d’introduire les notions de rigueur et de justesse dans l’acte de mesurer, sans pour autant perdre l’attention des élèves. L’enjeu est alors de maintenir leur intérêt autrement : par le défi, par la manipulation, et par le sens concret donné aux activités, à travers des outils qui se rapprochent des “vrais” outils d’adultes et de leurs applications dans la vie quotidienne.

Notre coup de cœur pour apprendre les conversions tout en s'amusant

2 jeux de cartes en 1 pour s'entraîner et devenir le champion aux conversions des longueurs et des masses en s’amusant. Pour chaque jeu, il y a six modes de jeu variés (bataille, memory, défis, Mistigri…) pour renforcer les automatismes, comparer des valeurs équivalentes et manipuler les unités avec logique et plaisir.

Dès 8 ans

Bien plus que des mathématiques : des compétences transversales essentielles

Travailler sur les longueurs et les masses à l’école, ce n’est pas seulement apprendre à mesurer ou à peser. Ces activités mobilisent un ensemble de compétences fondamentales pour la réussite scolaire… et pour la vie quotidienne. L’enjeu est bien plus large : il s’agit de développer chez l’élève une pensée logique, structurée et rigoureuse, tout en favorisant l’expression orale, la coopération, et la compréhension du monde concret.

Parmis les différentes compétences transversales développées en voici quelques unes :

L’apprentissage des grandeurs s’appuie sur la parole. En décrivant leurs actions, en expliquant pourquoi un objet est plus grand ou plus lourd, en justifiant un classement ou une estimation, les élèves enrichissent leur vocabulaire, structurent leur pensée et apprennent à communiquer clairement. Ce lien entre le geste et le mot est fondamental pour construire des apprentissages durables.

Comparer, classer, ordonner, convertir… autant d’actions qui sollicitent et développent la pensée logique. Les enfants apprennent à établir des relations (si A est plus lourd que B…), à anticiper des résultats, à corriger leurs hypothèses. Ces raisonnements, parfois très concrets, sont les premiers pas vers des compétences plus abstraites mobilisées dans d’autres disciplines (sciences, technologie, géométrie…).

Mesurer, empiler, tracer, peser, ajuster : autant d’actions qui font appel à la motricité fine et à la coordination œil-main. Ces gestes précis, souvent répétés, contribuent à l’autonomie des élèves dans les activités de classe et dans la vie quotidienne, tout en renforçant leur attention et leur concentration.

Les activités sur les grandeurs sont souvent l’occasion de travailler à deux, en groupe, ou en ateliers tournants. Les élèves doivent s’écouter, se mettre d’accord, expliquer leur raisonnement à leurs camarades. Ce travail collaboratif développe leur esprit d’équipe, leur capacité à dialoguer et à prendre en compte différents points de vue.

En manipulant librement, en testant des hypothèses, en choisissant les bons outils ou en vérifiant leurs résultats, les élèves deviennent plus autonomes. Ils prennent des décisions, apprennent de leurs erreurs et gagnent en assurance. Cette confiance en eux est essentielle pour progresser sereinement dans tous les domaines scolaires.

Conclusion : des grandeurs à vivre, à manipuler, à comprendre !

Des premières comparaisons spontanées en maternelle aux mesures précises du cycle 2, l’apprentissage du poids et de la longueur suit une progression naturelle, fondée sur l’expérience concrète et la construction du raisonnement. À chaque étape, l’enfant observe, manipule, classe, estime, mesure… et développe bien plus que des compétences mathématiques : il affine ses perceptions, structure sa pensée, enrichit son langage et gagne en autonomie. Ce parcours ne se fait pas en sautant des étapes, mais en les ancrant solidement à travers des situations variées, sensées et stimulantes. Les jeux et outils que nous vous proposons tout au long de cet article ont été pensés et sélectionnés pour accompagner cette progression : ils permettent d’aborder les grandeurs avec plaisir, dans un cadre à la fois ludique, pratique et en accord avec les programmes.

📌 Dans cet article, nous utilisons le terme « poids » au lieu de « masse », par souci de simplicité et d’usage courant. Le poids et la masse sont en effet deux notions liées mais distinctes : le poids correspond à la force exercée par la gravité sur un objet possédant une certaine masse. Cette distinction, qui n’est abordée qu’à un niveau plus avancé, ne fait pas partie des attendus des cycles 1 et 2. C’est pourquoi nous avons choisi de ne pas la marquer ici tout en gardant à l’esprit la rigueur scientifique de cette différence.

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