Comment utiliser le jeu coopératif en collectivité (3-10 ans)

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Cette année, Haba fête le 25 ème anniversaire du Verger, le premier jeu coopératif à succès, qui a vraiment « lancé le genre » et reste aujourd’hui encore un véritable best-seller. 25 ans plus tard, les jeux coopératifs ont bien évolué, et constituent une catégorie part entière, avec pas moins de 120 jeux différents chez Didacto.

Alors oui, que ce soit à l’école maternelle ou élémentaire, en centre de loisirs ou en ludothèques , le jeu coopératif a le vent en poupe, mais il n’est pas toujours aisé à utiliser pour que chaque participant puisse le comprendre en s’en enrichir… Petit tour d’horizon, avec quelques conseils et bonnes pratiques.

 

Les jeux coopératifs, à quoi ça sert ?

Les jeux coopératifs permettent aux enfants de vivre une expérience d’ouverture vers les autres,de se découvrir en découvrant l’autre, en dépassant leur envie de gagner ou leur peur de perdre, qui parfois inhibent et créent un sentiment d’échec et d’incompétence. Avec le jeu coopératif, les enfants prennent mieux conscience de leurs points de force et peuvent se sentir valorisés quand les rivalités diminuent.  Ils permettent également d’apprendre les règles de la civilité, du respect de l’autre, et cela ne fait jamais de mal !

Quels objectifs pédagogiques poursuit-on quand on met en place un jeu coopératif en collectivité ? On peut les ranger en 3 types d’objectifs principaux, même si bien évidemment tout cela se mélange au sein d’un même jeu :

Quelques classiques du jeu coopératif, chez Nathan, Djeco, Haba ou Bioviva

Jouer de façon coopérative, sans matériel spécifique, c’est possible

Malgré les 25 ans du Verger, les jeux coopératifs existent depuis toujours, et même aujourd’hui, il suffit d’aller faire un tour sur le net pour trouver partout des idées, dont certaines n’exigent aucun matériel spécifique.

En classe cela peut être très simple : on peut imaginer par exemple un jeu où il faut guider de la voix un de ses camarades qui a les yeux bandés, ou un jeu où 2 enfants se font face, l’un faisant lentement des gestes que l’autre doit imiter, comme dans un miroir. Dans un cas on est dans le registre de la confiance et de la communication orale, dans l’autre dans la communication non verbale, mais on voit bien l’utilité de ce type d’activités en classe.

On peut aussi facilement détourner des jeux classiques, par exemple le jeu des chaises musicales, qui est une sorte de compétition sauvage à la limite du pugilat entre les quelques-uns qui restent à la fin, tandis que les éliminés les regardent vaguement frustrés et ennuyés. Pourquoi ne pas imaginer de faire ce jeu en retirant toujours une chaise supplémentaire après chaque tour, mais en demandant aux enfants de coopérer afin de trouver de la place pour tous à chaque fois ? Cela peut signifier s’assoir sur les genoux et partager des chaises... Il y a de moins enmoins de place, mais personne n’est éliminé.

Il est aussi possible, très souvent, de mixer le compétitif et le coopératif, en faisant jouer les enfants à des jeux compétitifs, mais par équipes de 2 ou 3… On reste dans un cadre de compétition avec une autre équipe, mais à l’intérieur de chaque équipe, on discute, on dialogue, on décide ensemble… Certains jeux s’y prêtent particulièrement, comme par exemple le 6 qui prend, le Quarto, etc.

3 jeux coopératifs qu’on aime bien pour les 3-5 ans

Les 3 principes pour réussir à animer un jeu coopératif en collectivité

Pour réussir votre animation, ne perdez pas de vue 3 règles simples, pour entraîner l’adhésion de tous :

- L’engagement : tout le groupe doit participer activement. Il n’est pas question d’en laisser certains sur le bord de la route. Si c’est juste un jeu coopératif entre les plus forts, les plus intelligents ou les plus motivés, on passe à côté de l’objectif.

- L’acceptation : tous les membres du groupe doivent être acceptés tel qu’ils sont. Il n’est pas question de mettre le plus performant en avant pour arriver plus rapidement à destination. Tout le monde doit avancer au même rythme et aucun jugement ne doit être exprimé envers les coéquipiers, ni positif ni négatif.Dans le même ordre d’idée, personne ne doit être mis en évidence. Donc les jeux ne doivent pas demander d’habiletés techniques ou physiques spéciales, quelle que soit la difficulté de l’épreuve.

- Le plaisir : même s’il y a des objectifs à atteindre, et pour que la motivation soit toujours au rendez-vous, il faut que les activités se déroulent dans une atmosphère bienveillante et décontractée, pour que tous y prennent du plaisir, et parce que le jeu coopératif est avant tout un jeu !

3 jeux coopératifs qu'on aime bien pour les 5-8 ans

Les 7 conseils pour bien mettre en place un jeu coopératif

1.La première chose, c’est que coopérer, cela s’apprend.

Donc il faut tout d’abord poser un cadre de jeu sécurisant pour l’enfant, en expliquant les règles qui vont permettre de bien vivre ce jeu coopératif, pour que les enfants qui en ont besoin se sentent en sécurité et puissent s’ouvrir, pour travailler leur estime de soi sans la pression du résultat.

Ensuite, un enfant surtout en maternelle a besoin de temps.

2.Il faut lui proposer des phases de découverte suffisamment longues pour qu’ils puissent s’approprier les jeux, s’habituer à l’espace de jeu, découvrir les accessoires à utiliser, comprendre les consignes.

3. Il est important aussi de refaire plusieurs fois le même jeu, parce que c’est par la répétition que se feront les acquisitions

4.Dans le cours du jeu il faut toujours rester vigilant, et intervenir si un enfant est brutal, prend trop le leadership, ne laisse pas parler, ou à l’inverse ne dit rien, est trop effacé…

5.Pour certains qui ont besoin de plus de temps ou de distance, on peut leur proposer d’utiliser un « joker » s’il ne veut pas jouer, observer pour être réintégrés dans un second temps.

6.Si c’est un jeu asymétrique, avec des rôles différents, il faut faire jouer les différents rôles aux enfants et parfois on a des surprises ou des révélations.

7.Enfin et c’est très important, il faut mettre des mots sur ce qui s’est passé. Donc prévoir un temps d’échanges après chaque jeu.

Est-ce que je me suis impliqué dans l’activité ? / Est-ce que je me suis impliqué dans l’équipe ? / Est-ce que j’ai su attendre mon tour ? / Est-ce que j’ai su aider les autres ou à l’inverse demander de l’aide ? Est-ce que j’ai eu plaisir à faire ce jeu ? Pourquoi ?

Quelques classiques du jeu coopératif, chez Nathan, Djeco, Haba ou Bioviva

Chez Didacto, on adore les jeux coopératifs, mais on ne peut pas faire que des jeux où tout le monde s’aime, parce que ce n’est pas comme ça la vie ! La compétition est aussi utile, et peut pimenter la vie comme une pincée d’épices mais elle ne peut pas être le seul pilier sur lequel repose la vie en société !